Concilier monopole et concurrence
La théorie de la réglementation distingue le monopole naturel et les services, lesquels peuvent être ouverts à la concurrence. Des instances de régulation sont chargées de définir les règles du jeu des nouveaux marchés ainsi créés. Cette régulation est censée limiter les risques de capture par quelques agents économiques mais présente aussi des limites. Ainsi, comment concilier monopole naturel et concurrence ?
La structure monopolistique de la production a longtemps été justifiée par d’importantes économies d’échelle. Les couts fixes représentent alors l’essentiel des charges et doivent s’étaler grâce aux quantités produites.
Ainsi, l’efficacité demande d’en répartir le poids sur la production la plus large possible, ce qui conduit à l’instauration d’un monopole. L’ouverture à la concurrence va contre ce principe. Cependant, les activités de réseau font intervenir différents étages ne présentant pas tous cette propriété de rendements croissants. En effet, seules les infrastructures présentent des rendements croissants, dictant une structure de monopole. Aussi, la plus part des activités de réseau peuvent être divisées en infrastructures et services. Les infrastructures sont plus efficacement servies par un monopole alors que les services le sont d’avantage par un marché concurrentiel.
De plus, une entreprise seule sur son marché laisse supposer qu’elle pratique des prix trop élevés et capture à son profit une part importante du surplus global. Il est alors nécessaire d’encadrer son comportement voire de réguler le monopole.
Aussi, en déclarant au régulateur des coûts plus élevés qu’ils ne le sont, l’entreprise va obtenir du régulateur des prix plus élevés. De même, elle va tenter d’éviter de fortes exigences de productivité en exagérant sa difficulté à abaisser ses coûts.
En présence de rendements d’échelle, on peut avoir intérêt à ouvrir les marchés à la concurrence car le monopole obtient des rentes