Corpus theatre
Dans le texte de Molière, il apparaît nettement deux groupes : Molière d’une part, qui interpelle les autres par leur nom et vouvoie chacun d’eux, y compris sa femme, les acteurs d’autre part, qui s’expriment individuellement en disant « je », mais aussi en tant que groupe en disant « nous » : « Mademoiselle Béjart : – Comment prétendez-vous que nous fassions, si nous ne savons pas nos rôles ? ». Cette solidarité des comédiens se retrouve dans la didascalie qui suit la ligne 50 dans l’extrait de L’Illusion comique, où l’on voit « tous les comédiens » se partager la recette, ainsi que dans le récit de C. Boskowitz, où elle indique que tout le monde a travaillé ensemble, comme le montre le terme « la réunion » suivi d’une énumération de corps de métier dans le dernier paragraphe. On voit qu’ici la metteur en scène et l’auteur, désignés, l’une par le « je » du début, l’autre par son nom « Jean-Pierre Renaut », se mêlent à toutes sortes de gens désignés par une suite de prénoms, puis par l’expression « des comédiens amateurs de tous âges » et finissent par se fondre dans le groupe, comme chez Corneille, puisqu’Alcandre parle de « tous les acteurs », « ses compagnons » sans distinguer un metteur en scène – il est vrai que cette fonction n’apparaît vraiment qu’à la fin du dix-neuvième siècle –, ni parler des auteurs. Molière, au contraire, est à