Corpus baudelaire les fleurs du mal
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IV
CORRESPONDANCES
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants, …afficher plus de contenu…
Riche ? non ; noble ? non ; grand seigneur ? point du tout. Vous étiez tout cela ; en valiez-vous mieux ? Et que faut-il donc ? Ah ! nous y voici. Il faut avoir le cœur bon, de la vertu et de la raison ; voilà ce qu’il nous faut, voilà ce qui est estimable, ce qui distingue, ce qui fait qu’un homme est plus qu’un autre.
Entendez-vous, Messieurs les honnêtes gens du monde ? Voilà avec quoi l’on donne les beaux exemples que vous demandez et qui vous passent. Et à qui les demandez-vous ? A de pauvres gens que vous avez toujours offensés, maltraités, accablés, tout riches que vous êtes, et qui ont aujourd’hui pitié de vous, tout pauvres qu’ils sont. Estimez-vous à cette heure, faites …afficher plus de contenu…
J’ai l’habit d’un laquais, et vous en avez l’âme !
DON SALLUSTE, à la reine, froidement.
Cet homme est en effet mon valet.
(À Ruy Blas, avec autorité.) Plus un mot.
LA REINE, laissant échapper un cri de désespoir et se tordant les mains.
Juste ciel !
DON SALLUSTE, poursuivant. Seulement il a parlé trop tôt.
(Il croise les bras et se redresse, avec une voix tonnante.)
Eh bien, oui ! maintenant disons tout. Il n’importe !
Ma vengeance est assez complète de la sorte.
(À la reine.)
Qu’en pensez-vous ? – Madrid va rire, sur ma foi !
Ah ! vous m’avez cassé ! je vous détrône, moi.
Ah ! vous m’avez banni ! je vous chasse, et m’en vante. 19 40
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