Corpus de discours sur l'esclavage
Enfin il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance d'une belle personne, et j'ai sur ce sujet l'ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité de mes désirs : je me sens un cœur à aimer toute la terre ; et comme Alexandre, je souhaiterais qu'il y eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses. Molière, Dom Juan, I, 2, …afficher plus de contenu…
Mais parlons des colonisés.
Je vois bien que le colonialisme a détruit : les admirables civilisations indiennes et que ni Deterding, ni Royal Dutch, ni
Standard Oil ne me consoleront jamais des Aztèques ni des Incas.
Je vois bien celles - condamnées à terme - dans lesquelles elle a introduit un principe de ruine : Océanie, Nigéria,
Nyassaland. Je vois moins bien ce qu'elle a apporté.
Sécurité ? culture ? Juridisme ? En attendant, je regarde et je vois, partout où il y a, face à face, colonisateurs et colonisés, la force, la brutalité, la cruauté, le sadisme, le heurt et, en parodie de la formation culturelle. La fabrication hâtive de quelques milliers de fonctionnaires subalternes, de boys, d'artisans, d'employés de commerce