Corpus
Les trois textes du corpus dénoncent, au travers différents procédés littéraires, la "[réduction] en esclavage" des nègre, de l'expression utilisée par Louis de Jaucourt, sont les sujets d'un commerce duquel ils sont la marchandise. L'article de L'Encyclopédie énonce "qu'aucun homme n'a le droit de les acheter ou de s'en rendre le maitre" et qu'ils "ne peuvent être ni vendus, ni achetés, ni payés à aucun prix". Malgré la subjectivité de son point de vue, l'auteur justifie tous ses arguments par la raison en déclarant que les esclaves sont "une marchandise illicite, […] interdite par toutes les lois de l'humanité et de l'équité." Jaucourt cherche ici à impressionner ses lecteurs et à souligner la valeur capitale des lois transgressées par l'esclavagisme. Dans "De l'esclavage des nègres", Montesquieu donne la parole aux esclavagistes et utilise l'absurdité en opposition a la raison afin de ridiculiser chacun des arguments pour faire valoir son opinion. "Le sucre serait trop cher, si l'on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves." Il se moque ici du fait que l'esclave puisse être vu comme un objet rentable dont le labeur est nécessaire afin de faire un profit convenable. Voltaire utilise lui aussi dans Candide l'absurdité et l'ironie pour dénoncer ce "trafic" humain. Il met ainsi en rôle une esclave mutilé qui explique a deux voyageurs comment "[sa] mère [le] vendit dix écus patagons sur la cote de Guinée". Ce récit qui paraît d'abord déclaratif et d'une banalité profonde dans l'énonciation de simples faits cache en effet