Crise grecque
1. Quelques chiffres sur la crise Grecque de 2009.
Le pays était submergé par une dette démesurée : plus de 113% de son PIB, soit près de 300 milliards d'euros. Son déficit a atteint plus de 13,6% du PIB. Le pays a besoin de 30 milliards d'euros cette année. Le 19 mai, confrontée à l'échéance d'une obligation, la Grèce devra rembourser 9 milliards d'euros. Ses taux d'intérêt à dix ans sont en augmentation constante. Ils atteignent près de 10% fin avril, tandis que les taux sur 2 ans ont grimpé jusqu'à 18%. Le pays ne peut plus emprunter. Parallèlement, la Bourse d'Athènes est en chute libre. Pour fin 2010, le recul du PIB du pays pourrait être supérieur aux 2% initialement prévus. 2. Comment la Grèce en est-elle arrivée là ?
Le tourisme et le transport maritime, les deux piliers de l'économie grecque, ont subi de graves revers en 2008, -15% de leurs revenus en 2009, à cela s’ajoute d’autres causes, bien plus profonde.
La Grèce a toujours été fortement endettée. Depuis dix ans, son ratio de dette publique n'est jamais descendu en dessous de 100% du PIB et les gouvernements conservateurs qui se sont succédé ont laissé courir les déficits. La Grèce n'a pas su profiter des années de forte croissance, entre 2000 et 2007, l'une des plus fortes de la zone euro (4,2 % par an en moyenne), pour assainir ses finances publiques. Car la croissance reposait sur des bases fragiles : un très faible taux d'exportation (moins de 20%) et un endettement individuel très élevé.
De plus, les recettes fiscales grecques sont insuffisantes pour compenser les dépenses publiques. L'économie souterraine dans les services à domicile et dans le tourisme est estimée à 20% du PIB. Autant d'argent qui échappe à l'impôt. On dit même que la fraude fiscale est un sport national en Grèce.
A cela s'ajoute, une forte corruption et des statistiques économiques frauduleuses. En 2004, le pays a par ailleurs reconnu avoir modifié ses comptes publics pour donner l'illusion d'un