Culture générale
Esprit : « La véritable école du Commandement est donc la culture générale. Par elle la pensée est mise à même de s’exercer avec ordre, de discerner dans les choses l’essentiel de l’accessoire, d’apercevoir les prolongements et les interférences, bref de s’élever à ce degré où les ensembles apparaissent sans préjudice des nuances. Pas un illustre capitaine qui n’eût le goût et le sentiment du patrimoine de l’esprit humain. Au fond des victoires d’Alexandre, on retrouve toujours Aristote. » (Ch. de Gaulle, Vers l’armée de métier, p. 237). Ce que de Gaulle énonce ici pour les chefs militaires est tout aussi valable aujourd’hui pour les « décideurs » du monde de l’entreprise ou de l’administration. De fait, un grand nombre de concours comportent une épreuve de culture générale, même des concours aussi inattendus que celui d’infirmière. Les grandes écoles scientifiques ont une épreuve de français (avec un programme comportant deux œuvres littéraires et une œuvre philosophique groupées autour d’une notion) qui joue bien souvent un rôle déterminant dans le classement, les bons élèves se neutralisant par des notes équivalentes dans les épreuves proprement scientifiques. Notre époque vouée au culte de la technique commence à se rendre compte des méfaits de l’hyperspécialisation, qui forme des esprits étroits, pour ne pas dire autistes. Ainsi, certaines facultés de médecine américaines ont réintroduit des cours de lettres dans le cursus qu’elles dispensent. Car la médecine n’est pas seulement la pure prescription de produits chimiques, elle est aussi un certain rapport aux malades. Et plus un thérapeute sera frotté d’humanités classiques, mieux il sera à même de cerner la dimension humaine de son patient. Il en va de même pour les professions tertiaires, qui consistent toutes en un certain rapport à l’humain. Et rien ne vaut la culture générale pour « faire bien l’homme, et dûment », comme