I - La matérialisation de la culture d’entreprise

Entreprises et tribus : les rituels à la loupe

1. Pourquoi les directions des ressources humaines des grandes entreprises s’intéressent-elles autant aux rites, spontanés ou non, pratiqués dans les entreprises ?
Les rites (ou rituels) constituent pour la direction des ressources humaines une manifestation de la culture d’entreprise à double tranchant :
– les rituels favorisent la cohésion du groupe, la motivation des salariés et contribuent à créer une bonne ambiance de travail. De plus ils constituent parfois des vecteurs importants de communication informelle (ex. : échanges d’informations autour de la machine à café) ;
– mais à l’inverse, certains rituels informels ont pour effet de créer des divisions au sein des équipes (ex. : certains rituels festifs réservés aux « anciens » salariés) ou peuvent constituer des lieux d’opposition à la direction (ex. : un rituel au siège d’une entreprise de transport de la région parisienne : chaque chauffeur peut écrire sur un tableau, dans une salle de repos, tout le mal qu’il pense de la direction, ou dénoncer l’absurdité de certaines de ses décisions ; chaque critique est ensuite abondamment commentée, voire amplifiée, par les salariés de l’entreprise).

2. Quelles sont les autres éléments de matérialisation de la culture d’entreprise ?
On peut citer :
– les mythes et légendes. Par exemple : le fondateur des restaurants Mc Donald arrêtant sa limousine pour ramasser un papier gras devant un magasin ; ou encore l’épopée de la « croisière jaune » chez Citroën ;
– les symboles. Par exemple : le port du tee-shirt chez Apple, la cravate chez IBM ;
– les héros. Par exemple : chez Bouygues, les meilleurs salariés reçoivent une distinction honorifique qui les élève au rang de « héros » mais dans certaines entreprise, on évoque également les « héros fondateurs » : Gilbert Trigano, Marcel Dassault, Bill Gates… ;
– le langage. Par exemple : le langage spécifique (mots,