de grey
À Niall, le maître de mon univers
5
Cinquante Nuances de Grey
1.
Je grimace dans le miroir, exaspérée. Ma saleté de tignasse refuse de coopérer. Merci,
Katherine Kavanagh, d'être tombée malade et de m'imposer ce supplice ! Il faut que je révise, j'ai mes examens de fin d'année la semaine prochaine, et, au lieu de ça, me voilà en train d'essayer de soumettre ma crinière à coups de brosse. Je ne dois pas me coucher avec les cheveux mouillés. Je ne dois pas me coucher avec les cheveux mouillés. Tout en me répétant cette litanie, je tente une nouvelle fois de mater la rébellion capillaire. Excédée, je lève les yeux au ciel face à cette brune qui me fixe, avec son teint trop pâle et ses yeux bleus trop grands pour son visage. Tant pis. Je n'ai pas le choix : la seule façon de me rendre à peu près présentable, c'est de me faire une queue-de-cheval.
Kate est ma colocataire, et elle a été terrassée par la grippe aujourd'hui. Du coup, elle ne peut pas interviewer pour le journal des étudiants un super-magnat de l'industrie dont je n'ai jamais entendu le nom. Résultat : elle m'a désignée volontaire. Je devrais relire mes notes de cours, boucler une dissertation, bosser au magasin cet après-midi, mais non - je me tape les 265 kilomètres qui séparent Vancouver dans l'État de Washington du centreville de Seattle pour rencontrer le mystérieux P-DG de Grey Enterprises Holdings, Inc., grand mécène de notre université. Le temps de ce chef d'entreprise hors du commun est précieux - bien plus que le mien -, mais il a accepté d'accorder une interview à Kate. C'est un scoop, paraît-il. Comme si j'en avais quelque chose à foutre. Kate est blottie dans le canapé du salon.
— Ana, je suis désolée. Cette interview, je cours après depuis neuf mois. Si j'annule, je n'aurai pas d'autre rendez-vous avant six mois et, d'ici là, on aura quitté la fac. Je suis la rédac' chef, je ne peux pas me