De quoi avons-nous vraiment besoin
Maylis
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COMMENTAIRE DE TEXTE
La première moitié du XIX ème siècle fut fortement marquée par un vaste mouvement littéraire : le romantisme. René (1802) de Chateaubriand est une œuvre emblématique de ce mouvement littéraire. Nous allons nous demander ce qui rend ce texte romantique. Dans une première partie, nous étudierons la mise en scène du « MOI » et dans une deuxième partie, nous verrons l’omniprésence de la représentation de la nature.
La représentation du « MOI » est très présente dans ce texte. Nous le constatons à travers l’énonciation complexe par laquelle le narrateur, René, se met en scène. Il se désigne d’abord par les pronoms personnels à la première personne : « j’éprouvais » (l.1), « j’entrai » (l.5), par des pronoms personnels d’objet : « me surprit » (l.5) et aussi par des adjectifs possessifs « ma rêverie » (l.15), « mon cœur » (l.30) mais le narrateur s’identifie aussi au nom de l’humanité : « notre » (l.11), « nous » (l.12). Puis des pronoms personnels à la deuxième personne en faisait intervenir « une voix du ciel » (l.23) : « la saison de ta migration » (l.24) et enfin à la troisième personne en s’adressant à la nature : « Levez-vous, orages désirés » (l.27), « emporter René » (l.27). Cette énonciation fait ainsi une présentation complexe du narrateur puisqu’il s’analyse avec beaucoup d’insistance. La « voix du ciel » change la situation d’énonciation, le narrateur devient le destinataire de cette « voix ». Un autre procédé nous montre une extrême représentation du « MOI », représentée dans le texte par de nombreuses contradictions qui sont caractéristiques du romantisme. Cela se vérifie au cours du texte : « passions/vide » (l.2), « ravissement/ tempêtes » (l .5-6), « triste/ bonheur » (l.10-11). L’auteur emploie un registre lyrique. Les aspirations changeantes de René sont caractérisés par les phrases