Decantralisation territoriale au maroc
La démocratie participative
Jean-Pierre Gaudin – politologue
La participation citoyenne a le vent en poupe à travers divers débats publics, consultations, concertations, exercices de démocratie directe et de proximité... Mais pour être véritablement démocratique, ladite participation a besoin de règles du jeu, de scènes structurées de délibération, de règles de débat et d’évaluation ainsi que d’un accès égalitaire aux informations. Cette formalisation semble être en cours.
La démocratie n’est-elle pas par définition « participative » ? Dans les termes, la démocratie, c’est en effet le gouvernement de tous, l’implication de chaque citoyen dans les choix collectifs. Et pourtant, le pléonasme d’une « démocratie participative » s’est aujourd’hui peu à peu imposé, essentiellement pour distinguer celle-ci de la démocratie représentative classique, consacrée par l’élection et les procédures parlementaires. Si elle est aujourd’hui souvent évoquée, la participation reste peu définie et mal connue. Certes, on dispose de quelques points de repère. On connaît de longue date ce que l’on appelle la démocratie directe. Les citoyens discutent et décident ensemble, en se passant donc de représentants élus. Ils se réunissent pour délibérer directement et faire leurs choix. C’était la démocratie antique de l’Agora ; c’était, encore récemment, la démocratie de la Landsgemeinde en Suisse ; c’est aussi une forme démocratique actuelle dans plusieurs pays qui connaissent le droit d’initiative populaire ou le référendum local. Si l’idée contemporaine de « participation des citoyens » englobe a priori ces formules, elle apparaît plus vaste, en n’excluant pas non plus des pratiques de consultation, de concertation et de débat public qui existent dans la démocratie représentative classique. Il faut donc considérer plus précisément ces contenus. Une première façon de les cerner est de