Declin de lindustrie musicale
Q Ces 10 dernières années auraient pu être formidables : c'est à la transformation de l'industrie musicale à laquelle nous assistions. Au contraire, ç'a été l'apocalypse : un grand nombre d'individus ont perdu leur travail, et les étiquettes de disques se sont mises à poursuivre les pirates. On a inutilement tenté de résister au changement?
R Exactement. Les gens à la tête des gros labels étaient au coeur d'un âge d'or durant une vingtaine d'années, où ils avaient le plein contrôle sur leur industrie. Leurs consommateurs premiers étaient les disquaires et les magasins de grande surface et ils pouvaient fixer les prix, les manipuler et se balancer complètement de ce que faisaient les fans. Soudainement, avec Internet, une grande menace est née et a donné un grand pouvoir aux fans. [...] Le premier réflexe de l'industrie a été de défendre les droits d'auteur et de faire des poursuites. D'abord Napster, puis les consommateurs. Je ne nie pas que bafouer les droits d'auteur est quelque chose de mal, mais les compagnies ont négligé de porter attention à ce que voulaient les gens. Et elles ont fait fi de voir dans le téléchargement une occasion plutôt qu'une menace. C'est cette façon de penser qui a mené à tous les ennuis de la décennie.
Q Napster a été un point pivot : tous ceux qui téléchargeaient de la musique illégalement se donnaient rendez-vous au même endroit, sur le Web. Si les bonzes de l'industrie s'étaient entendus avec Napster, le scénario aurait été différent...
R Tout s'est écroulé en raison de l'entêtement et de l'arrogance des deux parties. Il y a eu différentes rencontres entre des