Design sensoriel
Le design sensoriel
Louise Bonnamy, responsable du développement sensoriel, RCP Tours
Un constat
Nous vivons une époque individualiste et, en parallèle, les clients que nous sommes sont de mieux en mieux informés et de plus en plus exigeants. Nous voulons des produits qui soient de qualité, à coût raisonnable et respectueux de l’environnement tout en étant « confortables », « design », personnalisés.
Ajoutons à cela que nous ne sommes plus des consommateurs, rangés dans une catégorie socioprofessionnelle, ethnique ou dans une tranche d’âge mais des consomm’acteurs. Nos envies diffèrent selon des « moments de consommation » et des situations. Le seul désir qui ne varie pas est celui d’être conforté, rassuré, affirmé dans ce que nous sommes. Quel que soit le moment, nous cherchons le confort, le plaisir, l’émotion positive, face aux différentes formes de stress rencontrées. Jusqu’il y a quelques années, le designer ne disposait que d’éléments « flous » pour prendre en compte les sensations des consommateurs, l’analyse objective n’existait pas.
Objectiver la sensation
Partis de ce constat, Régine Charvet Pello, designer et Jean-François Bassereau, enseignant-chercheur ENSAM ont démarré il y a 20 ans une quête du graal sensoriel… Plus concrètement, au fil des expériences et des projets de tous ordres, ils ont analysé des termes flous tels que « libérer une odeur agréable, faire un bruit plaisant, être confortable, être doux au toucher, jouir d’un environnement propice à l’achat… ».
Ces éléments subjectifs du designer, ils ont cherché à les objectiver pour pouvoir les intégrer à la conception de produits, de services ou d’espaces.
Avant le design : l’analyse
Le « designer sensoriel » dispose d’outils et de méthodes qui lui permettent d’analyser le produit, son interaction avec l’utilisateur ainsi que l’influence du contexte dans lequel ils se trouvent. Il identifie, à l’aide