Dette publique de la france
La dette publique française augmente, c’est une certitude. « Le choix de la facilité depuis vingt-cinq ans est la principale explication du niveau très préoccupant de notre dette publique » : tel est le constat de la Commission sur la dette publique présidée par Michel Pébereau (Rapport Rompre avec la facilité de la dette publique , 2006). En effet, le service de la dette en France représente le deuxième poste de dépense (derrière l’éducation). Depuis une vingtaine d’années, le poids de la dette publique dans le revenu national a augmenté de façon considérable en France, passant d’un peu moins de 21 % en 1980 à presque 67 % en 2005, et devenant un enjeu économique et politique important (et le cheval de bataille de nombreux candidats à la dernière élection présidentielle). La question a commencé à être mise en avant dans le débat public lors du dépassement de l’encours du seuil symbolique des 1 000 milliards d’euros, en mars 2004. La dénonciation de sa dérive est assimilée fréquemment à celle d’un excès des dépenses publiques, mais dans les faits, les rapports sont plus complexes. La question est donc de comprendre quels sont ces rapports afin de comprendre s’il est indispensable ou non de réduire la dette publique. Dans quelle mesure l’alourdissement de la dette publique pèse-t-il sur les politiques économiques ? Néanmoins, comme l'a enseigné Keynes, l'endettement peut être utile à la croissance et il serait inefficace de gérer l'Etat comme un bon père de famille. Le problème est que la dette n'a produit aucun résultat significatif en matière de croissance économique: le soutien apporté à la demande a été faible et l'investissement public est en baisse. Certes, l'endettement n'a pas été inutile, puisque les dépenses publiques ont contribué à maintenir la cohésion sociale; mais il n'a pas fourni les bases d'un remboursement ultérieur. Le service de la dette commence donc à peser lourd et une réduction de