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Le premier paragraphe s’ouvre sur l’appellation du droit du plus fort : à vrai dire si le fort était aussi fort que cela il n’aurait pas besoin de recourir à la notion de droit et ne tiendrait pas à trouver une légitimité aux yeux de ceux qu’il entend soumettre. Le fort n’est donc pas aussi fort qu’il voudrait bien le faire paraître s’il se sent obligé de se donner une forme de légitimité en utilisant le vocabulaire du droit. Le fort n’est pas fort par la puissance physique seulement : il a besoin de rhétorique. Une nouvelle fois Rousseau appelle un peuple soumis à la tyrannnie à se soulever contre l’oppression en prenant conscience que la force même du tyran est en grande partie due à sa propre acceptation voire à certaines complicités de ses membres. Au fond Rousseau prend le contrepied de Platon qui dans le Gorgias montrait comment Calliclès qui prêchait le droit du plus fort rhétoriquement finissait par argumenter violemment. Certes Platon et Rousseau dénoncent tout deux la rhétorique des sophistes comme une technique au service de l’injustice mais Platon montre que la rhétorique mise en cause dans la discussion peut déboucher sur la violence alors que Rousseau montre que le fort n’est jamais assez fort physiquement face à son peuple pour ne pas faire appel à la rhétorique. Ainsi parler du droit du plus fort revient à parler ironiquement du