* L'Allemagne, quant à elle, met en place des mesures d'un tout autre ordre sous l'égide nazie. D'une petite organisation affaiblie pendant les années 1920, Hitler a fait du parti nazi (NSDAP) une force majeure du champ politique allemand en 1932, en s'appuyant sur le contexte difficile créé par la crise de 1929. Par ailleurs, l'organisation nouvelle du parti contribue aux échecs successifs des Chanceliers en place. Si les ouvriers rejoignent le parti communiste (KPD), une partie de la paysannerie, et surtout les petite et moyenne bourgeoisies se rallient au nazisme. Un programme simple et concret, ainsi que l'appui de plusieurs industriels et une propagande bien orchestrée, assurent le succès des campagnes d'Hitler et l'amènent à remporter plusieurs victoires électorales au Reichstag, le parlement allemand. L'année 1932 marque la perte de contrôle du pouvoir en place, faute de majorité parlementaire. Dans un climat de tension généralisée entretenu par les SA, poussé à s'engager à la tête d'un gouvernement de coalition de droite, Hitler est nommé Chancelier le 30 janvier 1933 par le Président Hindenburg. Obtenant coup sur coup le pouvoir législatif, par la loi des pleins pouvoirs (23 mars 1933), et la fonction de Président, suite à la mort d'Hindenburg, Hitler entreprend en 1934 une réorganisation complète du pays par une série de lois, met en place un régime totalitaire et raciste. Il récupère le docteur Schacht comme président de la Reichsbank, puis comme ministre des Finances ; une vraie-fausse nouvelle monnaie est créé : le Mefo-Wechsel. Elle consiste en des reconnaissances de dettes échangées par les entreprises. Son rôle est d'empêcher l'inflation monétaire, mais l'échec du système à partir de 1937 conduit Schacht à démissionner. Par ailleurs, les nazis accentuent leur pression sur le peuple juif. Les lois de Nuremberg de septembre 1935 leur retirent les libertés fondamentales et plus encore ; les premiers camps de concentration sont construits et utilisés