Dieu
Un pas plus loin dans l’universel. Le programme parle de « la religion » ; je choisis les mots « fait religieux » pour deux raisons, d’autant plus intéressantes qu’elles définissent déjà les tensions philosophiques au travail dans cette notion. Les croyances du professeur ne sont pas en cause ; celles du correcteur (au bac) non plus.
Introduction : En suite des questions sur l’amour et la passion. Le transport de l’humain au-delà de lui-même ; cf. aussi la conscience, notamment dans la perspective phénoménologique de Husserl. L’individu imparfait, incomplet, limité, aspire à la complétude, à la complétion, à l’illimité. Dans les transports de la foi, sensation à la fois grisante et apaisante de communier avec, voire de se dissoudre dans, un tout cosmique dont nous sommes chacun partie intégrante. Croyance en Dieu ; mais l’insistance sur la foi personnelle pose un problème : puis-je me choisir le dieu qui me convient, avec le nom qui me convient etc. ? Mettons, Satan ? Religion semble posséder aussi une dimension sociale (rituels, célébrations en communauté).
I. Tentative de définition du fait religieux
1) La croyance en Dieu
Religion semble immédiatement liée à la notion de Dieu. Religare, relier le fidèle à la divinité. Cette croyance, cette foi, se fonde sur un sentiment très fort et très ambigu que l’individu ressent face à l’univers. Rudolf Otto (théologie allemand) appelle « le numineux » ce mélange de frayeur et de reconnaissance devant une totalité à la fois énorme, toute-puissante et bienveillante. La divinisation de la totalité cosmique pas du tout une spécialité des monothéismes : même chez les animistes, Wakan Tanka (Dakotas) ou Kitche Manitou (Algonquins), Vaudou (Haïti) ou encore Nzambi (Bantous) – paraît universel.
Toutefois cette divinité cosmique, alias le Créateur ou le Démiurge, est souvent reléguée à l’arrière-plan par rapport aux saints, aux esprits, aux loas cf. aucune église consacrée à Dieu : beaucoup