Discours des misèeres de ce temps
L’adresse initiale « O toy historien »
Cette adresse, au v.115, fait de l’interlocuteur de Ronsard un historien, et de ses destinataires les lecteurs futurs. Ronsard s’adresse à l’historien à la 2ème personne du singulier. Mais il destine son texte à « nos enfants » v. 117 > Ce texte s’adresse à un historien et se destine à l’Histoire.
L’allusion à l’Histoire
L’allusion à l’Histoire est récurrente dans le texte, surtout dans les premières strophes : champ lexical de l’Histoire : « historien » (v. 115), « histoire » (v.116), « siècles » (v. 121), « histoire » (v. 122). Ce champ lexical sature les premiers vers de l’extrait. De plus, le champ lexical est renforcé par les nombreuses allusions au titre du poème, à savoir Discours des misères de ce temps : « misères » (v. 120), « notre temps » (v. 116), « ce temps » (v. 122).
Ronsard explique ici son rapport à l’Histoire
Le poète se situe par rapport à l’historien, et situe son écriture poétique par rapport à l’écriture de l’Histoire. Pour Ronsard, la poésie peut dire l’Histoire : allusion à l’histoire récente de la monarchie française, à l’accroissement du pouvoir royal, aux vers 123-124 : « En lisant que l’honneur, et le sceptre de France / Que depuis si longtemps avait pris accroissance. » En effet il ne faut pas oublier que le 16ème siècle voit la fin de la période féodale et la marche progressive mais réelle vers la monarchie absolue qui s’épanouira un siècle plus tard avec Louis XIV.
Non seulement la poésie peut dire l’Histoire, mais surtout, elle peut la faire voir, pour provoquer une émotion. Certes, l’encre avec laquelle écrit l’historien est « non menteuse ». Mais seul le poète maîtrise l’art des registres, des effets de lecture qui peuvent émouvoir les lecteurs et permettre que les lecteurs « pleurent notre mal » (v. 118)
2. L’explication mythique de l’Histoire
Faire voir l’Histoire
Le champ lexical de la vue est présent dans le texte : « de quel œil » (v. 121), «