Dissert
Les Fourons, flamands ou wallons ?
C’est ce problème que tente de résoudre le Projet Gilson en 1962 en fixant les frontières linguistiques. Celles-ci sont donc établies en fonction des dernières élections. Les Fourons sont rattachés au Limbourg, qui est une zone néerlandophone, avec des facilités francophones, tandis que la province francophone du Hainaut reçoit Mouscron-Comines, avec des facilités néerlandophones. Ces rattachements administratifs provoquent dès lors des tensions entre francophones et néerlandophones. En quoi les Fourons constituent-ils un symbole de conflit communautaire en Belgique ?
Tout d’abord, il faut savoir que les Fourons sont en fait six villages de la province de Liège ayant été rattachés à celle de Limbourg contre la volonté des habitants. Situés dans le triangle formé par Liège, Maastricht et Aix-la-Chapelle, les Fourons ont la particularité d’avoir un patois dont la consonance rappelle le néerlandais, le plat-Deutsch. Malgré la prédomination du français, ce dialecte local a valu aux Fourons l’assimilation au Limbourg, et au parler néerlandais.
En 1932, une loi linguistique découlant directement du recensement de 1930 entre vigueur et fixe la frontière linguistique mouvante en obligeant les administrations et l’enseignement à utiliser la langue germanique et non le français. Les Fouronnais, malgré de leur appartenance à la langue de Molière, deviennent donc bilingues. La première erreur des Fouronnais est de beaucoup parler en plat-Deutsch.
D’autre part, le combat linguistique n’est pas mené avec la même détermination dans les deux camps : les Wallons répondent aux combattifs mouvements flamands par leur mollesse. En 1947, le recensement linguistique est défavorable aux Flamands, et, en 1961, sous leur pression, on abandonne le recensement linguistique lors des élections. Pour répondre à la revendication d’une fixation définitive de la frontière linguistique, on décide de ne tenir compte que des derniers