Dissert
Et l'on rit et l'on déconne, comme tout parait léger. Au moment des amours, au moment de s'aimer. Tout semble futile et plein d'éternité, loin des autres si près de toi, on pourrait même en crever. On pense alors à l'infini, que rien n'peut s'arrêter. Le regard vers le large, on contemple nos vieilles idées. Mais non de Dieu, comme tout est beau comme on s'était planté, de croire que rien n'pouvait plus jamais nous arriver. A nos joies, à nos peines, à tout c'qui nous ressemble. A la clarté de nos nuits au moment des amours. A ta peau, à ta voix, au moment de t'étendre. A tout c'qui nous ressemble, au moment des amours...
« Et dans le cours de chacune de ses journées, son cœur descendait de sa poitrine à son ventre. Dès le début de l'après-midi, il était envahi par le sentiment que rien n'était bon, ou bon pour lui en tout cas, et par le désir d'être seul. Quand venait le soir, son désir était satisfait : seul dans l'immensité de son chagrin, seul dans sa culpabilité sans but, seul même dans sa solitude. Je ne suis pas triste, je ne suis pas triste, se répétait-il sans cesse, je ne suis pas triste. Comme s'il avait pu réussir à s'en convaincre un jour. Ou à se duper. Ou à en convaincre les autres – la seule chose qui soit pire qu'être triste, c'est que les autres sachent qu'on est triste. Je ne suis pas triste. Je ne