La démocratie peut-elle échapper à la démagogie ?

Observons d'une part la démagogie, qui désigne littéralement l'art de conduire le peuple par la parole; et d'autre part la démocratie, qui est le «gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple»comme le disait si bien Abraham Lincoln. A première vue, démocratie et démagogie ne devrait faire qu'un: l'alliance d'un dirigeant qui a pour ambition de guider les populations et d'un régime politique duquel le peuple est souverain, est idéale pour bâtir une société toujours plus parfaite et égalitaire. Cependant, depuis déjà plusieurs siècles déjà, le terme de démagogue prend une connotation péjorative, impression qui s'est accrue avec l'ascension des dictateurs du 20ème siècle, très adroits de leurs mots et paroles …

Le démagogue est selon l'étymologie grecque, un personnage qui conduit le peuple. Cependant avec les années, le terme de démagogie a évolué dans l'opinion publique comme étant une forme de manipulation. En effet, on peut conduire dans le sens d'éduquer, être pédagogue et conduire dans le sens diriger, être tyrannique. De nos jours, le démagogue est l'homme politique qui, par le biais d'un discours simplifié et au niveau de tous, dit aux citoyens ce qu'ils veulent entendre afin de calmer leurs frustrations par des réponses clichées. Toutes les personnes quelque peu cultivées et critiques descelleront à la seconde les failles de son discours, mais les classes les plus faibles, ensorcelées par le pouvoir des mots et l'apparente perfection du programme, se rangeront aux côtés du politique, lui procurant de cette manière pouvoir et notoriété. C'est ainsi que la démagogie devient une arme antidémocratique: officiellement, l'élection d'un homme soucieux du peuple; officieusement, la victoire de la dictature psychologique sur la démocratie. L'exemple le plus