Dissertation : La poésie, une fenêtre ouverte sur le monde
La poésie, une fenêtre ouverte sur le monde
Un poète contemporain a défini la poésie comme « une fenêtre ouverte sur le monde ». Cette définition métaphorique évoque, par l'image de la fenêtre, à la fois un mode de communication entre deux espaces et un regard particulier sur le monde extérieur. Cependant, ce terme de « monde », qui désigne une vaste notion, est très général ; nous pouvons donc nous demander sur quels mondes ouvre la poésie. Ainsi, nous verrons dans un premier temps en quoi elle permet un accès sur un espace extérieur. Puis, nous nous intéresserons à la facette cachée de la phrase étudiée, avec la manière dont la poésie constitue un miroir de l'âme, de l'intime.
Tout d'abord, l'expression de « fenêtre ouverte sur le monde » semble suggérer que la poésie offre une vision du monde qui nous entoure. Et en effet, c'est ce que confirment les poèmes de voyage, qui puisent leur essence dans le tableau de lieux réels, visités par le poète dont l'intention est de faire partager ces horizons au lecteur : Jules Supervielle, dans son recueil Débarcadères, fait la description particulièrement vivante de villes portuaires comme Marseille, et raconte ses expériences en Amérique du Sud, afin de faire de l'esprit du lecteur une véritable toile sur laquelle il applique les couleurs de ses voyages. Charles Baudelaire également a visité ce type de poésie, avec l’œuvre « Parfum exotique » qui, à travers la description du corps de sa maîtresse, évoque des paysages nouveaux, « des rivages heureux », « un port rempli de voiles et de mâts » – des images portuaires, tout comme Supervielle. Cette fenêtre qu'est la poésie ouvre également sur des étendues bien moins lointaines : ainsi, certains poètes estiment que la découverte du monde passe avant tout par la redécouverte d'un quotidien qui nous échappe. C'est la théorie que défend Jean Cocteau dans son Rappel à l'ordre, lorsqu'il déclare que le rôle de la poésie est de « montre[r] nues, sous