Dissertation : Le renoncement
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"Le renoncement : héroïsme de la médiocrité" nous disait Nathalie Clifford Barney en 1920 dans son ouvrage Pensées d'une Amazone. Il s'agit ici d'une citation pouvant être qualifiée de moderne, son auteur définit l'action de renoncer comme un éclair de bon sens, un acte courageux malgré la "médiocrité" soutenue que l'on lui associe par défaut, ou est-ce par ignorance? Cet avis vis-à-vis de l'acte du renoncement lui peint une connotation immédiatement négative, qui semble perdurer dans la société moderne. L'action de renoncer évoque à tous par définition une "décision volontaire au profit d'une valeur jugée plus haute", mais aussi une abnégation, un sacrifice complet de soi-même. Il est toujours très étonnant d'entendre une majorité de personnes considérer le renoncement comme un acte négatif, sa définition ne paraissant pas ambiguë. Cependant, à quoi fait-on référence en matière de renoncement? Renoncer à qui? À quoi? Et dans quel but? En effet, le renoncement pourrait, semble-t-il, avoir un sens beaucoup plus large que celui que l'on lui accorde sans mûre réflexion. De telles interrogations peuvent donc se traduire ainsi : Le renoncement est-il nécessairement un échec, ou peut-il tenir lieu d'acte bénéfique?
Cette problématique soulève alors des enjeux concernant l'acte de renoncement, lesquelles reviennent à se demander s'il est toujours le fruit d'un choix. Si j'ai deux possibilités, vais-je forcément renoncer à l'une d'elle si je ne la choisit pas ? Il faudra alors se demander si le choix a vraiment lieu d'être.
Dans un premier temps voyons que le renoncement est principalement sujet à des critiques négatives, abaissantes qui le représentent presque comme un défaut humain ou un comportement contestable. Tout d'abord il est à savoir que le fait de renoncer, de cesser de considérer quelque chose comme possible, est un véritable tabou contemporain. En effet, la pensée moderne lui assigne majoritairement un caractère défaitiste. Dans une société