Baudelaire imitant Aloysius Bertrand, il salut « le procédé qu’il avait appliqué à la peinture de la vie ancienne, si étrangement pittoresque » ; et « le miracle d’une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s’adapter […] aux ondulations de la rêverie ».
Appréciez ce point de vue sur Gaspard de la Nuit.

Le poème en prose naît officiellement en 1842 avec la parution de Gaspard de la nuit d'Aloysius Bertrand. En 1862, Charles Baudelaire expliqua, dans sa lettre-dédicace à Arsène Houssaye du Spleen de Paris, qu‘il salut « le procédé qu'il avait appliqué à la peinture de la vie ancienne, si étrangement pittoresque » ; et « le miracle d’une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s’adapter […] aux ondulations de la rêverie ». Par ces lignes, en contribuant à attribuer la paternité du poème en prose à Bertrand, Baudelaire définit également la particularité du recueil Gaspard de la nuit.
Il faut alors se demander : si l’œuvre d’Aloysius décrit-elle une vie ancienne « pittoresque »? Comment peut-il créer une prose musicale alors qu’elle ne contient ni rythme ni rime? Et si sa poésie relève de l’imagination créatrice?
Selon Baudelaire, nous commencerons par voir si les procédés qu’il énonce caractérisent la prose poétique d’Aloysius Bertrand dans son recueil Gaspard de la nuit. Dans une seconde partie, nous démentirons les propos de Baudelaire pour montrer que la poésie d’Aloysius ne s’arrête pas à cette simple définition. Pour finir, nous étudierons l’œuvre d’Aloysius dans une vision sans limite.

Baudelaire commence par dire: « le procédé qu’il avait appliqué à la peinture de la vie ancienne». Baudelaire décide de valoriser la forme développée au XIXème siècle par Aloysius Bertrand, le « procédé » désignant la prose. Le mot « peinture » a été habillement choisit par Baudelaire, en effet, nous pouvons préciser le sous-titre du recueil : « Fantaisie à la manière de