« La plupart des hommes ont de la poésie une idée si vague que ce vague même de leur idée est pour eux la définition de la poésie. » dit Paul Valéry. Cette phrase résume la confusion qu’on les hommes à définir le but, l’objectif même de la poésie. De l’Antiquité à nos jours, la poésie a divisé, entre ceux qui n’y voient qu’un art se suffisant à lui-même, n’ayant d’utilité que le plaisir que procure l’écriture, et ceux y voyant un art permettant de dénoncer ou d’exprimer une idée utile à la réflexion et à la pensée. Nous allons donc voir quels avis divergents les auteurs portent sur le but de la poésie selon les époques et selon les mouvements. Nous allons tout d’abord étudier les auteurs pensant que la poésie n’a pas d’autre but qu’elle-même, avant de voir ceux qui y voient un objectif plus large.

Intéressons-nous tout d’abord à une première vision possible de la poésie : qu’elle n’ait pas d’autre but qu’elle-même, c’est-à-dire que seul l’auteur y trouvera une utilité. Dans un premier cas, l’un des objectifs pour l’auteur est d’exalter ses sentiments, grâce notamment au registre lyrique : celui-ci est propice à l’expression des sentiments, des émotions les plus intimes. On retrouve ce cas de figure principalement chez les Romantiques : ici, pas d’engagement politique ou social, simplement une longue plainte. Vivant dans une époque difficile, entre la fin de la Révolution et la Monarchie de Juillet, les poètes comme Alphone de Lamartine ou François-René de Chateaubriand ne cherchent qu’une évasion de monde trouble et instable. Les œuvres Méditations poétiques ou René sont d’autant plus détachées de la société alors que l’instabilité politique faisant rage dans ce tant aurait été un prétexte à l’engagement pour les auteurs romantiques.
Un des thèmes souvent abordés par les Romantiques est l’amour, et le chagrin causé par celui-ci. Cependant, ce thème se retrouve bien avant dans l’histoire littéraire : en effet, les blasons, forme poétique très appréciée au XVIe