Dissertation sur le mal
Le Mal
Lecture : Spinoza, Ethique
Paul Ricœur, Le Mal
Marguerite Duras, La Douleur
Introduction :
Paul Ricœur montre que si le mal peut être intéressant à travailler parce que le mal se présente d’abord comme un fait incontestable : il y a le mal, c’est une expérience : « Que le monde est mauvais, c’est là une plainte aussi ancienne que l’histoire et même que la poésie. » (Kant, La religion dans les limites de la simple raison).
Le mal se présente sous la forme d’une expérience évidente. Mais il faut aller plus loin. Il se présente d’abord sous la forme du mal subi, du mal commis avant même de dire que le mal est d’abord « ce qui fait mal » (Kant). La question du mal est un défi que le monde lance à la philosophie. Si la philosophie peut être définie comme l’utilisation de la raison systématique pour comprendre et expliquer les causes alors dans ces conditions le mal pose à un problème à tout homme confronté à la douleur, à la souffrance, à la faute. Car à la différence du discours religieux, la philosophie doit mobiliser toutes les ressources de la raison pour connaître et établir les principes de l’existence, pour dégager des valeurs, et donc à ce titre, le mal se présente comme un « problème limite » (Paul Ricœur), d’abord concernant son origine – d’où vient le mal ? Vient-il d’une disposition de l’homme ? Le mal fait-il partie intégrante du monde, comme le pensait Leibniz ? Le mal est un défi pour la philosophie parce que cette dernière a bien du mal à en donner une explication. Est-ce l’homme ? ou un Dieu vengeur ? Le mal est-il politique ou historique ? Tient-il de la structure sociale entre les hommes ? Hobbes voit dans le mal une structure tandis que Rousseau accuse la contingence historique… Le mal confronte la philosophie à la question de son origine. Il force la philosophie à cette épreuve de vérité.
Qu’est-ce qui pousse l’homme à commettre le mal ? Comment expliquer l’origine de la méchanceté ? Fait-on le mal