Dissertation sur l'ethique à nicomaque
Enjeux:
1) Traduction du terme philia dans une approche doublement réductrice a. Dimens° beaucoup plus large : philia rassemble tous les eidos, les visages ou figures des liens entre les hommes b. Introduction dangereuse de la notion d’autrui : l’acception moderne de l’amitié, traduction habituelle de la philia, est celle d’un mode de lien privilégiant non pas la notion de lien universel & omniprésent proprement grecque, mais plutôt ce lien d’un ego avec un alter-ego
Une partie de l’étude aristotélicienne est ainsi dédiée à une distinction majeure entre deux formes « d’égoïsme », dans le chapitre 4 du livre IX
2) Cette influence de la traduction est du même coup la déviation de la théorie aristotélicienne. Certes, elle est restée une pensée cardinale, car toujours dans la continuité de l’idée d’une philia réunissant tous les hommes au sein de la Polis. Mais, travestie par l’acception moderne du terme d’amitié, elle manque ainsi ce qui peut être défini comme l’origine, l’omniprésence et la force véritable de cette philia : l’unité d’un commun d’où tous les mortels, sans exception, participent à la construction toujours en œuvre de la communauté.
Sortir Aristote de l’héritage tragique (avec Homère & Sophocle) qu’il représente, c’est tronquer par la même occasion le fond de sa pensée.
3) C’est en effet Aristote qui nous dit dans l’E.N livre IX, de façon surprenante lorsqu’on le sait héritier d’une pensée grecque où l’Homme ne peut s’accomplir qu’au sein de la communauté:
La communauté consiste originairement dans le lien amical de soi à soi.
Perspective à développer : à travers une analyse réalisée à partir de la traduction traditionnelle, essayer d’en situer les manques, les défauts, ce afin de dégager une redéfinition des rapports entre société & communauté, elle-même engagée par la mise en œuvre d’une éthique fondée par la philia.
I) Synthèse, contextualisation
Extraits et réflexions tirés de la