Dix jours passèrent
L'appartement avait pris des airs d'hôpital. La table de chevet avait été remplacée par la table de cuisine, puisqu'il fallait plus de place pour entreposer tous les bandages et pansements de tailles, de formes et de matières différentes.
Miyavi n'était redressé que quelques minutes par jour pour se nourrir et boire, et porté jusqu'aux toilettes lorsqu'il en éprouvait le besoin. Le reste du temps il suait, gémissait, et, lorsqu'il le pouvait, dormait.
Or là, les plaies avaient pour la plus part à peine cessé de saigner et se recouvraient de croutes fragiles, bien loin du propre tissu cicatriciel que l'on attendait.
Les bleus s'étaient estompés. C'était le seul bon point de la semaine passée. Avec le fait qu'il soit un peu plus conscient. Si l'on pouvait appeler ça un bon point. Jamais plus Sébastien ne pourrait sentir l'odeur d'arnica ou de voltarène sans avoir la vision cauchemardesque de Miyavi blessé dans son lit.
Affairé dans la cuisine, le professeur tentait de faire un plat un peu plus original que les sempiternelles soupes de légumes. Debout devant le frigo grand ouvert, il passa une main nerveuse dans ses cheveux et opta pour un compromis: cela changerait des soupes, sans être particulièrement élaboré.
Steack et purée de carottes.
La veille déjà, il avait détourné les yeux du canal sur la rive duquel il marchait lorsqu'il avait aperçu une forme humaine remonter des profondeurs de l'eau.
Le présentateur télé expliquait sur un ton badin que l'armée de terre serait envoyée patrouiller dès la nuit dans les rues de la ville.
Le châtain eut un rire nerveux. D'un côté ils clamaient que ce n'était qu'une petite rixe entre clans, et de l'autre ils envoyaient l'armée de terre. Ce qui voulait dire que