doc altaien
Les Altaïens, habitants des montagnes de Sibérie
Les Altaïens forment un peuple de langue turque constitué de cinq petits groupes très proches les uns des autres vivant en République d’Altaï, territoire montagneux et forestier de Sibérie du sud (Fédération de Russie), situé à la frontière du Kazakhstan, de la Chine et de la Mongolie. Ce n’est que récemment, depuis la chute de l’Union Soviétique, que la Sibérie et ses populations indigènes sont à nouveau accessibles aux recherches de terrain menées par des Occidentaux. Cependant, les études sur le peuple altaïen restent peu nombreuses [1].
La République d’Altaï compte 75 000 Altaïens. Les autres nationalités représentées sont les Russes (majoritaires) et les Kazakhs. Les Russes se concentrent dans la capitale et seule ville de la région, Gorno-Altaïsk, tandis que les groupes altaïens sont principalement ruraux. Les Tchelkanes (1113 personnes au recensement de 2010), les Tubalars (1891 personnes) et les Koumandines (1162 personnes) se trouvent dans les villages du Nord, alors que les Altaï-Kizhi (68 814 personnes) et les Télenghites (3648 personnes) [2] vivent au Sud. Tous les Altaïens sont membres d’un clan patrilinéaire exogame, le söök (littéralement, os) qui sert d’unité fondamentale d’auto-identification [3].
Bien qu’ayant subi les influences du bouddhisme sous les dominations mongoles et dzhoungares [4], les Altaïens sont connus dans l’ethnographie russe classique pour être animistes. Des chamanes font ainsi le lien entre le monde des vivants et celui des esprits.
Aspersions de lait lors du rituel de Tchaga-Baïram, Nouvel An inspiré du bouddhisme - Koch-Agatch (République d’Altaï - Sibérie) - janvier 2011. Photographie de l’auteur.
La période communiste, marquée par une politique d’athéisme forcé, n’a pas anéanti le chamanisme en Sibérie, qui renaît et s’organise aujourd’hui sous des formes à chaque fois différentes dans les Républiques d’Altaï, de Bouriatie, de Touva et de Iakoutie [5]. Ce