Doc Fran Ais
C’était la photo de classe.
Ce jour-là, maman avait pris un soin particulier pour s’occuper de moi, et papa m’avait prêté un de ses tee-shirts. Même s’ils avaient quelques disputes, ils n’avaient pas encore divorcés à ce moment-là. Maman m’avait habillée spécialement pour l’occasion, de ma jupe à froufrous préférée et du tee-shirt Nirvana de mon père que j’adorais. Elle avait rajouté un gilet rouge cerise a l’ensemble, car il commençait à faire froid dehors. Arrivée à l’école, tous les élèves été habillés différemment de moi, surtout les filles : elles portaient toutes du rose et aucune ne portait du noir. J’eus l’impression d’être le vilain petit canard, d’être « sur la touche » à de cause de mes goûts. Je me rappelle de ce que j’ai pensé à ce moment-là : « Tu es différente et tu le seras toujours, mais laisse les faire, tu ne perdras pas ton sourire à cause d’elles. ». Et j’avais réussi.
Quand ce fut à mon tour, j’avais ravalé ma soudaine tristesse pour plaquer un léger sourire sur mon visage. Le photographe me dit son fameux « ouistiti ! », qu’il répétait à chaque élève, chaque année ; puis le flash de son appareil m’aveuglât, le temps d’un instant.
Je me rappelais de tout maintenant. Ce souvenir était resté gravé dans ma mémoire, car c’est depuis ce jour-là que je ressens cette différence d’il y a six ans.
Je m’en été rendue compte de plus en plus au fil des années, et au fil des remarques sur mes gouts musicaux et vestimentaire. J’écoute