Dollarisation
INTRODUCTION
Au début des années 90, la globalisation a entraîné une sensibilité plus grande des économies aux réactions des marchés et des spéculateurs, amenant des pays à inflation trop élevée ou à déficits trop importants à être sanctionner très sévèrement par les autorités monétaires. L’arrivée de nouveaux pays, depuis la chute du mur de Berlin, rajoutant son lot de pays manquant d'expérience monétaire ayant souvent connu des périodes de forte inflation et la construction de l'euro, ont enfin, accéléré la régionalisation des monnaies. De manière plus générale, la dollarisation s'adresse à des pays, notamment des pays en voie de développement, dont les économies souffrent d'un manque de crédibilité. Personne n'a confiance dans la monnaie, ni les citoyens, qui pour échapper à l'inflation mettent tous leurs avoirs à l'abri en les convertissant en dollars, ni les investisseurs internationaux qui multiplient les précautions pour échapper aux dévaluations. Face à ce manque de crédibilité, les gouvernements n'ont pas beaucoup de choix. Ils peuvent augmenter les taux d'intérêt, retenir les fonds nationaux et attirer des fonds étrangers dont l'économie a besoin pour se développer, mais des taux trop élevés asphyxient l'économie : quand l'argent est trop cher, on n'investit plus et la croissance baisse. Ils peuvent également chercher à indexer leur monnaie sur une monnaie étrangère plus stable. C'est ce qu'ont fait de nombreux pays en créant ce que l'on appelle des « Currency Boards ». C'est le cas de Hong-Kong, mais aussi celui de beaucoup de pays qui étaient auparavant derrière le rideau de fer : la Bulgarie, la Bosnie, l'Estonie, la Lituanie… beaucoup de ces pays ont d'ailleurs choisi d'indexer leur monnaie sur le Deutsch mark. La dollarisation n'est que la poursuite de l'indexation poussée à son extrême. Elle ne s'en distingue que par son coté définitif : on ne peut