Don quichotte : le héro victime de son imagination
Don Quichotte : le héro victime de son imagination
Don Quichotte est le nom que s’est choisi un pauvre hidalgo (gentilhomme) de la Manche, si imprégné de ses lectures qu’il en vient à vouloir vivre à la manière des chevaliers errants du temps jadis, qui parcouraient le monde pour défendre la veuve et l’orphelin ou pour purger la terre de tous les monstres qui l’infestent, au milieu des sortilèges de magiciens et fées plus ou moins bien intentionnés. La « folie » du héros naît de son entêtement à interpréter le monde qu’il parcourt (celui de l’Espagne de Philippe III) en termes systématiquement romanesques : les moulins sont des géants, la moindre paysanne une princesse cachée et les auberges du bord du chemin des habitations seigneuriales. Après une première tentative en solitaire, Don Quichotte revient à son village et décide de s’offrir les services d’un écuyer, qui l’accompagnera désormais dans tous ses déplacements : ce sera Sancho Panza, un paysan de ses voisins. Cette deuxième errance, beaucoup plus longue et ambitieuse, va occuper l’essentiel de la première partie, divisée en cinq séquences ordonnées de manière concentrique autour d’un épisode central :
La « folie » du héros naît de son entêtement à interpréter le monde en termes systématiquement romanesques. |
- l’errance et les combats (les moulins à vent, 8 ; la conquête de l’armet de Mambrin, 21 ; la délivrance des forçats, 22 ; etc.) ;
- la pastorale et sa variation : après l’hospitalité des chevriers (11-14), le séjour dans la Sierra Morena (23-29) ;
- l’auberge vers laquelle convergent tous les personnages, qui se racontent et confrontent leurs expériences (16-47) : la somme de leurs expériences résume le monde selon des points de vue divers. Cervantès tente alors de faire coïncider la variété des formes du récit avec la multiplicité des expériences rapportées, quitte à utiliser le procédé du récit inséré ou celui du récit autobiographique ;