dossier post materialisme
Première partie :
Historique, définition et valeurs.
C’est en 1977 que naît sous la plume du sociologue Ronald Inglehart dans l’article Changing Values among Western Public le terme Post-Materialiste. L’hypothèse qui y est développée est que lorsque les besoins primaires de l’homme que sont sa survie physique, son besoin de sécurité qui va de paire avec son besoin de logement, et son besoin de travail, d’autres désirs prennent de l’importance. Ces désirs relèvent du besoin d’appartenance communautaire qui est dû à un désir intellectuel et esthétique, un désir d’émotion. Ces désirs sont définis comme étant « post-matérialistes », en opposition avec la vision matérialiste du monde qui consiste à répondre aux besoins primaires énoncés plus hauts. Au moment où il écrit l’article, Inglehart prédit que dans 30 à 40 ans, donc à l’heure actuelle, les deux modes d’être au monde cohabiteront sans entrer en conflit. De plus il définit cette vision d’être au monde, comme étant générationnelle : les post-matérialistes sont la génération née après la Seconde Guerre Mondiale considérant la sécurité, non plus comme un but, mais comme acquise.
Sur le plan géographique, Ronald Inglehart indique que le phénomène concerne les démocraties ayant un niveau de revenus élevé, ce qui correspond à l’Occident, c’est à dire l’Europe centrale et de l’ouest ainsi que l’Amérique du nord.
Quelles sont alors les valeurs post-matérialistes ? Qu’est ce qui définit le post-matérialiste à part le désir d’émotions ? Trois notions déterminent les valeurs post-matérialistes:
L’ultra modernité : La notion d’ultra modernité est apparue en 1994 dans les lignes du texte The Consequences of Modernity du sociologue et professeur de sociologie à l’université de Cambridge Anthony Giedens. La notion sera ensuite théorisée en 1999 par Jean-Paul Willaime, philosophe et sociologue français, dans Sociologie des religions. Etymologiquement le mot est la fusion des mots « ultra