Du bellay, qui cherches rome en rome
« Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome ».
Rappel de la démarche de l’élève 1. Bien lire plusieurs fois et comprendre le sens littéral
> On doit être capable de résumer le texte avec ses mots.
2. Identifier le texte
(genre, forme, époque, courant, thèmes, registres...) 3. Reprendre le texte et rechercher ses idées : lister ses observations de sens, voire ses questions : de quoi parle le texte …afficher plus de contenu…
Tout le vers 4, en un rythme croissant assez dramatique [4/6], souligné par la tournure emphatique encore démonstrative - « c’est ce que... » - montre la désillusion que l’on ne peut qu’avoir, si l’on a nourri ses rêves de ce nom prestigieux. « Rome » rime avec « nomme », ce qui s’appelle une rime sémantique – par le son et le sens -. On peut y lire une ironie amère, mais il faut bien le reconnaître : la ville a vieilli et n’est plus que l’ombre d’elle-même. Heureusement que le
Tibre est là pour prouver où nous sommes. Le sonnet est là pour en témoigner.
Le poète entend ainsi avertir son lecteur, mais en lui faisant partager son expérience personnelle. Observons l’énonciation pour nous en convaincre : « Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome... » La périphrase qui ouvre …afficher plus de contenu…
Car « quel orgueil » ! On songe à cet appétit de pouvoir et de domination, voulus par les empereurs successifs, qui ont marqué l’Histoire antique, jusqu’aux humanistes de la Pléiade, qui n’ignorent pas qu’un jour vient la décadence…
C’est ainsi que ce sonnet, surtout dans ses quatrains, nous offre de partager une expérience frappante : le poète nous fait vivre, comme en direct, sa découverte désabusée de ce que Rome est devenue, une « ruine », presque « rien », par contraste avec le faste et la gloire antiques, du temps de sa puissance. Forcément, cela ouvre la voie à une méditation sur ce déclin…
Demandons-nous alors quelle explication il donne à ce spectacle décevant et quelle leçon il en tire.