Tableau de Léonard de Vinci, peint entre 1503 et 1507. Huile sur panneau de bois de peuplier, 77 × 53 cm. Musée du Louvre, Paris. Comment le portrait de Mona Lisa, Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo, marchand d’étoffes florentin, est-il arrivé en France ? Ce tableau, peint entre 1503 et 1507, ne quitta jamais Leonard de Vinci dans ses pérégrinations car, pris par d’autres projets au moment de son achèvement, il ne le vendit pas à son commanditaire. Il l’emporta avec lui à Amboise où François Ier l’avait fait venir. On ne sait si le roi en fit l’acquisition directement de Léonard ou de ses héritiers. Toujours est-il qu’à la mort du peintre il fit l’installer la Joconde à Fontainebleau.
Le vrai secret de la Joconde

On parle toujours du sourire de la Joconde mais cherche-t-on à percer le secret de son regard ? Certes, il s'accroche à celui du visiteur et ne le quitte plus. Cependant ce qui, dans le tableau le plus célèbre du monde, constitue la véritable rémanence, est le fait que ce regard est habité. Mona Lisa a le regard infini, alors que son sourire est improbable, et surtout asymétrique, témoignage presque concret d'une paralysie faciale débutante, comme ont pu le remarquer deux médecins lyonnais. C'est son regard qui sourit et non sa bouche, et c'est la vie que nous pouvons y lire. Nous croyons prendre son âme à chaque fois que nous y plongeons, sans voir que c'est elle, en fait, qui nous interroge et nous habite. Soyons reconnaissants à Léonard d'avoir inscrit la perfection, non pas dans le tableau lui-même, encore que sa technique soit innovante et sans reproche, mais dans son modèle. La Joconde ne se contente pas d'accrocher notre regard, elle le fait