Dubois
Vont aider Dorante et Araminte à se réunir les artifices de l’énigmatique, rusé, cynique et prépondérant Dubois, qui monte un stratagème au bénéfice de Dorante dont il veut faire la fortune, tire toutes les ficelles sous nos yeux, manoeuvre Araminte et surtout Dorante, mène un jeu qui diffère de celui qu’on trouve dans les autres pièces de Marivaux. L’obstacle à surmonter n'est pas objectivement réel, à la manière d'un fait ; il est de I'ordre du sentiment. Il suffira donc à Dubois, pour lui donner la force d’imposer son désir à une société qui le réprouve, d'employer des moyens sentimentaux. Ils sont au nombre de quatre : des fausses confidences, des visages d’autres femmes, un portrait, une lettre. Grâce à ces moyens, à ces «coups de fourbe» où la bonne foi n’est pas entièrement respectée, se déroule un jeu dangereux, précis, parfois brutal, qui met en relief la pénétration et Ia décision de Dubois qui, mieux que son devancier Scapin et que son successeur Figaro, a tout prévu, tout organisé (ou presque), tout conduit. Le mécanisme agrippe au passage la sensible Marton, qui y laisse une partie de son coeur. II réduit à I'impuissance les autres personnages secondaires, même ceux qui, comme le comte, sont parfaitement estimables et seraient dignes d'un meilleur sort. II fonctionne au bénéfice exclusif des deux héros, Dorante et Araminte.
- Arlequin, qui est un valet traditionnel de la «commedia dell’arte» ;
- Dubois, qui est valet créé par Marivaux qui porte le même nom que le valet du ‘’Paysan parvenu’’ dont il avait écrit qu’il était «le pourvoyeur des plaisirs de son maître». N’a-t-il pas choisi deux fois ce nom parce qu’il était celui du cardinal Dubois, qui avait été, de 1715 à 1723, un acteur politique important, vénal, libertin, hypocrite, intrigant, mais intelligent, précepteur puis ministre du Régent, dont il favorisa les débauches?
Dubois :
Bien qu’il ait été conçu pour être interprété par un comédien italien, ce valet