L’Italie est un état fondateur de l’Union européenne et la septième puissance économique mondiale. Elle fait également partie du G8 : les huit pays les plus industrialisés. Mais l’Italie présente d’importantes disparités territoriales, comptants parmi les plus fortes d’Europe. En effet, elle est divisée entre un Nord puissant, riche, prospère, industrialisé, et un Sud (Mezzogiorno) rural et pauvre, à tel point que l’on parle de la fracture Nord-Sud. L’Union européenne peut-elle contribuer à réduire la fracture territoriale? Pour répondre, nous nous intéresserons d’abord au terme de fracture Nord-Sud en Italie, ensuite à la contribution de l’échelle européenne dans la marginalisation du Sud, et enfin au développement du Sud grâce à l’Union européenne.

En Italie, on peut parler de fracture Nord-Sud en vue des inégalités présentes entre ces deux régions. Au Nord, la région de Lombardie a un des PIB par habitants les plus élevés d’Europe, ce qui le rend comparable à celui d’Ile-de-France. Il est par exemple de 125 autour de Milan. Mais le Sud subit un retard économique important. Le PIB par habitant y est inférieur à celui du Nord (il est par exemple de 82 dans la zone de Naples) et le taux de chômage y avoisine les 15%. Mais cette fracture est également visible à travers les exportations et le tourisme. Bien que le Mezzogiorno rassemble un tiers de la population italienne, il ne réalise que 11% des exportations du pays. Bien que l’Italie soit la cinquième dans les destinations mondiales les plus convoitées avec 43 millions de touristes, le Mezzogiorno ne concentre que 13% des visiteurs étrangers.

Cette marginalisation du Sud est appuyée par l’échelle européenne. En effet, l’Italie est mise en concurrence avec des pays dont la richesse se rapproche de celle du Nord de l’Italie, comme la France, alors que le Mezzogiorno possède un niveau de richesse davantage comparable à la Grèce ou au Portugal. Il est donc encore plus difficile pour le Sud de l’Italie