Début de synthèse sur la ruse
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Le corpus ne comportait pas de document iconographique. On pourra déceler dans ce parti pris un recentrage, perceptible depuis quelque temps, sur la dimension proprement textuelle et littéraire de l’épreuve. Le document 1 était extrait d’un essai de Georges Balandier, le Détour, Pouvoir et modernité que j’avais d’ailleurs largement évoqué dans l’article intitulé Vers une sociologie du détour. Paru en 1985, cet ouvrage en appelle à une rupture épistémologique qui pose le détour comme nouveau “contrat social”, seule réponse valable aux errements de notre modernité. Dans le passage présenté, le regard anthropologique de Georges Balandier suggère la méthode : voir ailleurs, connaître différemment, et ne pas juger le détour de façon réductrice et forcément sclérosante du fait de nos représentations. S’inspirant d’exemples fameux de la Grèce antique ou de la pensée militaire dans la Chine ancienne (peut-être avez-vous pensé à l’article consacré à la stratégie du détour chez Sun Tzu…) l’auteur se livre à un véritable plaidoyer de la ruse. S’il rappelle qu’elle constitue certes une “tromperie”, c’est pour saluer aussitôt le pragmatisme, la raison et finalement l’intelligence de celui qui sait en faire usage. Par définition, la stratégie est donc à situer au premier plan d’une réflexion qui se fonde sur la ruse, le contournement de l’obstacle, la médiation par opposition à la violence guerrière. Le document 2 était un article de Denis Boisseau, “Ne vaut pas le voyage” paru en 2000 (la référence exacte est celle-ci : Le Détour, collectif, revue La Licorne, UFR Langues Littératures Poitiers, Maison des Sciences de l’Homme et de la Société). Si vous êtes un lecteur attentif de ce cahier de texte, il ne vous aura pas échappé que j’avais cité le même passage de cet article en introduction de mon support de cours sur la stratégie du détour chez Sun Tzu. Dans cet extrait, assez court mais dense, Denis Boisseau met à mal les définitions négatives du détour : le détour en