Cher compagnon, Port de Hartlepool, le 19 décembre 1788

C’est ton fidèle ami Vendredi qui t’adresse ce courrier par l’intermédiaire d’un écrivain public étant donné que mon incapacité à rédiger cette lettre de façon autonome. Malgré le début de mon apprentissage et quelques progrès en littérature. Je t’ai quitté il y a un an quasiment jour pour jour et je te rassure, je me porte à merveille. Cette lettre sera renfermée dans une bouteille afin d’y être jetée à la mer par Hartlepool, de cette manière le destin sera seul maître de la destination de mon courrier, de plus c’est dans ce port où j’ai fait mes premiers pas sur le sol anglais afin d’y souligner l’effet symbolique. Ma lettre a pour but de te donner de mes nouvelles, de te raconter tous l’étendus des épreuves auxquelles j’ai dû faire face pendant mon voyage et par la même occasion t’offrir un peu de lecture afin de t’occuper et de faire revivre de bons souvenirs avec tous les bons moments qu’on a passés ensemble. Durant notre traversée en mer, au bout de trois mois de navigation environ, le vaisseau s’est fait surprendre en pleine nuit par des pirates féroces et sans pitiés, n’hésitant pas une seconde à tuer quiconque qui tentait de résister ou de fuir, ensuite nous avons été emprisonnés et réduits à l’esclavage. On était traité comme des bêtes, des travailleurs infatigables, surtout les étranges comme moi, nous étions pris pour des surhommes. On était battus avec des fouets et des bâtons au moindre faux pas et même parfois à des incidents fictifs simplement pour amuser le Chef et les autres pirates. De plus le printemps allait laisser place à l’été ce qui signifiait que les vagues de chaleurs allaient être fréquentes et la fatigue encore plus présente. La situation ne pouvait guère persister, cela fait déjà 1mois et 15jours d’atroces souffrances, si ça continue nous allons tous