Edito

« Chaque famille a un secret… »

La semaine dernière, le maestro, jadis réputé pour ces accès de mégalomanie et ses projets grandioses, revient vers le cinéma intimiste de ses débuts…

Autobiographie imaginaire et pudique de Francis Coppola, Tetro raconte la rédemption par la création de deux garçons élevés dans l’ombre écrasante du père. Véritable chef-d’œuvre qui traite encore une fois de la famille, sujet au centre de la filmographie du réalisateur.
Le thème principal de cette œuvre présente la rivalité sous différentes formes : Il traite de la rivalité familiale existante depuis plusieurs générations ; ainsi que la rivalité fraternelle entre Carlo, chef d’orchestre brillant et reconnu de tous et l’oncle Alfie « celui qui donne des bonbons » comme le décrit Bennie. Mais aussi d’une rivalité père/fils entre Carlo et Tetro pour le cœur de Naomi. Et pour finir d’une rivalité artistique entre les deux protagonistes, le musicien et l’écrivain, le génie et le débutant.
Film en noir et banc, il arbore par moment quelques couleurs. Est-ce pour nous dire que le « présent » est en noir et blanc et que les flash-back en couleur ? En temps normal, il se passe l’inverse : le noir et blanc figurent le passé et les couleurs représentent le présent. Quelle originalité de bouleverser ce code qui permet un discours intéressant sur la psychologie des personnages. Toute la question se pose alors de savoir si ces flashbacks représentent la réalité ou s’ils sont de purs fantasmes ? Est-ce que Bennie ne serait pas une extension de Tetro ou Tetro n’est-il pas la projection des fantasmes de Bennie ? La question reste ouverte à chacun…
Une idée fixe tout au long du film : un papillon de nuit, fatalement attiré par une lumière qui lui coûtera la vie représenté par Tetro. Le film s’ouvre avec la lumière aveuglante d’une ampoule ainsi que des lumières flous se révelant être des phares de voitures. « Ne regarde jamais la lumière en face », répéte Tetro par la suite à son