Effroyables jardins
Il apparaît au début du livre en caractères italiques dans un récit à la troisième personne, apparemment réduit à la fonction de témoignage détaché et objectif.
En fait, parce qu’elles mettent en scène la présence mystérieuse et fascinante d’un clown au procès Papon, ces premières lignes sont une énigme, que le fil de la narration éclairera progressivement, jusqu’aux dernières pages qui apporteront une réponse définitive. Dans cette optique, Effroyables jardins reprend certains traits communs des premiers ouvrages de Michel Quint qui relèvent du genre policier.
2. Le fils.
Cette voix à la première personne accompagne le récit-cadre dans une quête de la vérité, et la réponse à d’autres énigmes. Celle de l’aversion du jeune garçon pour les clowns, tout d’abord, énigme reprise dans les premières pages jusqu’à ce que le récit du narrateur 3 (Gaston) n’intervienne. Celle du titre, ensuite, auquel la résonance avec le poème d’Apollinaire donne tout son sens à la lecture du souvenir, dans l’exigence d’une restitution courageuse et authentique de la mémoire. Ce dernier aspect, essentiel dans le roman, correspond au parcours intime du jeune garçon devenu adulte et se rendant au procès Papon sous le déguisement d’un clown, en hommage au père disparu ; c’est, plus largement, l’appel à ne pas oublier les actes du passé, dans une réflexion philosophique et morale que le procès de l’ancien fonctionnaire du régime vichyste met en avant.
L’originalité tient donc à la rencontre de l’univers policier et du genre biographique : l’essentiel n’est pas tant de découvrir la clef d’une énigme que d’apprendre la vérité concernant le père, et par la même occasion de mieux se découvrir soi-même. Telle est la démarche du deuxième narrateur, qui apparaît dès la deuxième page…
3. Gaston.
La transcription de ce récit enchâssé, à la première personne, s’accompagne de problèmes d’expressivité, de fidélité, et de lisibilité. En effet, le narrateur principal, qui