Elie le prophéte
Élie le Tishbite, de Tishbé en Galaad, dit à Achab : "Par la vie de Yahweh, Dieu d'Israël, devant qui je me tiens, il n'y aura, durant ces années-ci, ni rosée ni pluie, sinon à ma parole !" C'est par cette première intervention, abrupte, audacieuse, sûre d'elle-même, que le prophète Élie s'insère dans l'histoire des rois d'Israël. Qui est cet homme étrange ? Quels furent son action au sein du peuple de Dieu et les grands traits de sa personnalité spirituelle ? Répondre à ces questions nous permettra de mieux connaître l'une des périodes les plus marquantes de l'Histoire Sainte. Il s'appelait Ėliyyahou, nom qui signifiait : "Yahou (abréviation de Yahweh) est mon Dieu", et de ce nom qu'il portait il fit en quelque sorte sa devise et son programme, car toute sa vie il voulut être le témoin et le champion du seul vrai Dieu, le Dieu de l'Alliance. Et ce n'était pas de tout repos dans ce royaume d'Israël au IXe siècle, où toutes les couches de la société, et notamment les plus hautes, s'étaient laissé plus ou moins contaminer par les cultes cananéens idolâtres et sensuels. L'exemple venait de haut, malheureusement. Le roi Achab (874-852 av. J.-C.) avait scellé son alliance avec le royaume de Tyr en épousant la princesse Jézabel, une fanatique, dont le père Etbaal était à la fois roi et grand prêtre de la déesse Ashérah. Cette alliance avec les Phéniciens représentait, politiquement et économiquement, une excellente affaire ; le commerce en avait été stimulé, et la richesse du royaume permettait à Achab non seulement d'entretenir une armée forte et dotée d'une charrerie puissante, mais aussi d'entreprendre de grandes constructions à Mégiddo, à Jéricho, et tout spécialement dans sa capitale Samarie. Sur ce site, des fouilles ont mis au jour les ruines d'un palais imposant et de nombreux restes des plaques d'ivoire dont étaient incrustés les panneaux et les meubles. Sagement, Achab, pour développer économiquement son