undefinedConclusion / Le déclin syndical français La France est le pays industrialisé où il y a le moins de syndiqués et celui où leur nombre a le plus fortement baissé depuis une génération. Certaines caractéristiques aggravent cette faiblesse numérique : parmi les syndiqués, il y a peu de femmes, pratiquement pas de jeunes, et les salariés du secteur privé sont nettement sous-représentés. Pour expliquer cette désaffection, deux sortes de raisons sont avancées. En premier lieu, les explications exogènes mettent l’accent sur les changements culturels, économiques et sociaux. Les facteurs exogènes du déclin syndical L’analyse du déclin des syndicats français met le plus souvent l’accent sur les conséquences négatives des transformations dans l’appareil productif. Il est logique qu’un syndicat perde des adhérents si le nombre de salariés diminue dans les établissements où il est implanté. C’est ce qui s’est produit dans la sidérurgie, les mines, les chantiers navals, l’automobile… Cette explication par la crise de l’emploi présente un certain bon sens, mais elle doit être relativisée. Le calcul du taux de syndicalisation neutralise les effets directs de la variable emploi : s’il y a moins de salariés dans une entreprise ou une branche, il est logique qu’il y ait moins de syndiqués en valeur absolue, mais pas en valeur relative. Or, depuis 1974, si le chômage a augmenté, la population salariée s’est également accrue, tandis que la proportion de syndiqués a chuté. Globalement, l’explication par la crise de l’emploi ne suffit pas. L’exemple d’autres pays européens, comme l’Alle-magne, l’Italie et même le Royaume-Uni, où la syndicalisation a »
(Dominique Andolfatto et Dominique Labbé, Sociologie des syndicats, La Découverte « Repères », 2011, p.