Les Rougon-Macquart représente l’œuvre la plus importante d’Émile Zola, tant dans la singularité des sujets qui y sont traités que dans le travail d’analyse que Zola lui a consacrée. Les romans des Rougon-Macquart, regroupant vingt romans écrits sur une durée de plus de vingt années – soit de 1871 à 1893 - dépeignent le portrait d’une France en pleine transformation dans un siècle qui se caractérise par sa conscience de lui-même. L’importance capitale de cette œuvre transcende dans l’histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire dont l’arbre généalogique, inspiré par Zola, aura personnifié l’époque elle-même. Étalée sur cinq générations, la lignée des Rougon-Macquart aura été le moyen pour Zola de traiter de l’influence du milieu sur l’homme et les régénérescences de l’hérédité selon l’histoire d’une famille qui se veut reproduire la réalité d’une société alors en proie à de nombreux changements importantes tant dans ces transformations sociales et culturelles qu’économiques, techniques et politiques. L’ensemble de l’œuvre aura valu à Zola le terme d’écrivain naturaliste en raison de l’importance de ses recherches scientifiques sur les sujets qu’il traite. Contrairement à Balzac, qui se voulait dépeindre le reflet de la société contemporaine telle qu’il la voyait, Zola tient à se consacrer exclusivement à l’histoire d’une seule famille dans laquelle – et selon un important travail de recherche – une panoplie de problématiques sociales puisse être traitée selon des lois naturelles telles que l’hérédité et l’atavisme et non des principes. Sur ce, l’écrivain se décrit davantage comme un physiologiste, qui s’intéresse davantage aux effets du milieu sur le corps des individus que leur psychologie.
Avant l’écriture de son premier roman, Zola avait voulu la création de l’arbre généalogique –dressé entre 1868 et 1869 – de ses personnages, dont les tares héréditaires l’héréditaires ont été inspirées des ouvrages scientifiques du Docteur Claude