En poésie, le travail prime-t-il sur l'inspiration?
La poésie est avant tout un travail et ce travail prime sur l’inspiration. Tout d’abord, l’idée que la poésie est réussie lorsqu’elle résulte d’un travail acharné, vient en partie de la période classique, qui accentue le phénomène d’imitation des Anciens. Ces Anciens sont les Grand Rhétoriqueurs, des poètes de cour qui réalisaient des poèmes de circonstance, l’inspiration n’était donc pas vraiment au rendez-vous car il s’agissait de relater des faits ; mais pas seulement, les dramaturges du 17ème comme Racine ou Shakespeare étaient également des modèles grâce à leur pièce écrites en vers ou présentant un mélange des registres. Le travail poétique était alors conséquent face au travail d’inspiration. Ceux-ci refusaient également toute expression personnelle afin de se focaliser le plus possible sur le travail. De cette époque de l’imitation, nous retiendrons le nom d’André Chénier qui disait « sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques », ce qui fut la devise des classiques, ou non, qui, tant bien que mal tentaient de reproduire le travail des Anciens. L’imitation en poésie ne relève surement pas de l’inspiration mais plutôt du travail fourni par le poète.
En surcroit, vers la fin du 17ème siècle, les poètes s’étaient imposés des règles à suivre, ils travaillaient donc énormément sur la forme de leurs poèmes. On le voit, à l'époque classique, ce sont les formes fixes comme le sonnet qui sont valorisées parce qu'elles imposent un travail sur la forme tant au