EN SAVOIR PLUS
Document rédigé par Florence Gomez Juillet 2013
Naissance de la notion de santé publique et de prévention en Polynésie française
Avant l’arrivée des occidentaux, les maladies virales sont peu nombreuses et les personnes meurent de blessures (de guerre, de pêche ou de chasse). Les tahu’a (guérisseurs) soignent l’ensemble des pathologies connus. Les Polynésiens classifient les maladies autour de quatre notions (S. Grand) : ma’i tino, maladies du corps : « Le corps est une enveloppe d’humeurs » nécessitant la prescription de médications ra ’au (médicament). Les Tahitiens avaient développé des « stratégies préventives et curatives aussi performantes que leur expertise constatée en chirurgie (…°) et développé toute une pharmacopée et toute une série de soins particuliers » ma’i mana’o ou « maladie de la pensée » « d’une idée » s’articule autour du récit de la fabrication du monde : Ta’aora (ancêtre de tous les dieux) : était seul dans sa coquille Rumia qu’il brisa avant de prendre une nouvelle coquille (tumu nui) grande fondation du monde. Dans cette nouvelle coquille, il devint jeune homme. Il identifia quatre personnages en lui-même : la mémoire (mehara) la pensée (mana’o), l’observation attentive : hi’ohi’o, qui est aussi la voyance, l’observation fixe : tutonu, pouvant être aussi la persévérance.
Ainsi la pensée mana’o précède l’organisation du monde, si elle est malade alors le monde pourrait « être à l’envers ». ma’i varua ou « maladie de l’esprit du malade » : dans les familles il est recommander de ne pas réveiller brusquement un dormeur, surtout une enfant, car son esprit (varua) « voyage » durant le sommeil. Le varua fait partie de l’être vivant et concoure à l’équilibre vital. Quand le varua est malade le mana’o (la pensée) devient malade. ma’i vaite ou « maladie de l’esprit du défunt » : équivaut aujourd’hui à ce qu’on appelle une « maladie surnaturelle » : l’esprit du défunt souffre et dialoguerait avec les vivants par