Enquête pénale
Outre la suppression du juge d'instruction, l'un des changements culturels majeurs que prévoit la réforme, c'est l'introduction de plus de contradictoire dans la procédure : toutes les parties (la victime, le mis en cause, mais également cette nouvelle «partie citoyenne» que crée le texte, une personne qui n'est pas directement victime, mais qui a un intérêt à agir devant la justice) pourront demander des actes d'investigation au magistrat. À de multiples stades de l'enquête, ils pourront contester les décisions du parquet devant le JEL. La chancellerie estime que 20 à 25 % des dossiers devraient faire l'objet de demandes de ce type - jusqu'à présent réservées aux enquêtes menées par les juges d'instruction, c'est-à-dire à peine 4 %.
Une inconnue de taille demeure pourtant : le mode de financement de cette révolution judiciaire, qui promet d'être coûteuse en aide juridictionnelle et en moyens humains. Un nouvel ennemi s'est également invité : le calendrier. Même si les deux premières parties du texte étaient votées séparément - en septembre pour la garde à vue, puis début 2011 pour ce qui concerne l'enquête -, la troisième partie de l'ensemble, le jugement, n'est pas encore rédigée… Et la réforme pourra difficilement prendre pleinement effet avant la prochaine