Entrainement au commentaire sur des extraits de phèdre de racine
1 A peine nous sortions des portes de Trézène, Il était sur son char. Ses gardes affligés Imitaient son silence, autour de lui rangés ; Il suivait tout pensif le chemin de Mycènes ;
5 Sa main sur ses chevaux laissait flotter les rênes ; Ses superbes coursiers, qu'on voyait autrefois Pleins d'une ardeur si noble obéir à sa voix, L'oeil morne …afficher plus de contenu…
La frayeur les emporte, et sourds à cette fois, Ils ne connaissent plus ni le frein ni la voix ;
40 En efforts impuissants leur maître se consume ; Ils rougissent le mors d'une sanglante écume. On dit qu'on a vu même, en ce désordre affreux, Un dieu qui d'aiguillons pressait leur flanc poudreux. A travers des rochers la peur les précipite.
45 L'essieu crie et se rompt : l'intrépide Hippolyte Voit voler en éclats tout son char fracassé ; Dans les rênes lui−même, il tombe embarrassé. Excusez ma douleur. Cette image cruelle Sera pour moi de pleurs une source …afficher plus de contenu…
De son généreux sang la trace nous conduit,
60 Les rochers en sont teints, les ronces dégouttantes Portent de ses cheveux les dépouilles sanglantes. J'arrive, je l'appelle, et me tendant la main, Il ouvre un oeil mourant qu'il referme soudain : "Le ciel, dit-il, m'arrache une innocente vie.
65 Prends soin après ma mort de la triste Aricie. Cher ami, si mon père un jour désabusé Plaint le malheur d'un fils faussement accusé, Pour apaiser mon sang et mon ombre plaintive, Dis-lui qu'avec douceur il traite sa captive, 70 Qu'il lui rende..." A ce mot, ce héros