Entrainement à l'examen
Devoir n°1( Deuxième semestre)
-ANTIGONE : Je voulais te dire ce matin... Le petit garçon que nous aurions eu tous les deux...
-HEMON : Oui.
-ANTIGONE : Tu sais, je l'aurais bien défendu contre tout.
-HEMON : Oui, Antigone.
-ANTIGONE : Oh! Je l'aurais serré si fort qu'il n'aurait jamais eu peur, je te le jure. Ni du soir qui vient, ni de l'angoisse du plein soleil immobile, ni des ombres... Notre petit garçon, Hémon! Il aurait eu une maman toute petite et mal peignée -mais plus sûre que toutes les vraies mères du monde avec leurs vraies poitrines et leurs grands tabliers. Tu le crois, n'est-ce pas?
-HEMON : Oui, mon amour.
-ANTIGONE : Et tu crois aussi, n'est-ce pas, que toi, tu aurais eu une vraie femme?
-HEMON, la tient. : J'ai une vraie femme.
-ANTIGONE, crie soudain, blottie contre lui. : Oh! tu m'aimais, Hémon, tu m'aimais, tu en es bien sûr, ce soir-là?
-HEMON, la berce doucement. :Quel soir?
-ANTIGONE : Tu es bien sûr qu'à ce bal où tu es venu me chercher dans mon coin, tu ne t'es pas trompé de jeune fille? Tu es sûr que tu n'as jamais regretté depuis, jamais pensé, même tout au fond de toi, même une fois, que tu aurais plutôt dû demander Ismène?
-HEMON : Idiote!
-ANTIGONE : Tu m'aimes, n'est-ce pas? Tu m'aimes comme une femme? Tes bras qui me serrent ne mentent pas? Tes grandes mains posées sur mon dos ne mentent pas, ni ton odeur, ni ce bon chaud, ni cette grande confiance qui m'inonde quand j'ai la tête au creux de ton cou?
-HEMON :Oui, Antigone, je t'aime comme une femme.
-ANTIGONE : Je suis noire et maigre. Ismène est rose et dorée comme un fruit.
-HEMON, murmure. : Antigone...
-ANTIGONE : Oh! Je suis toute rouge de honte. Mais il faut que je sache ce matin. Dis la vérité. je t'en prie. Quand tu penses que je serai à toi, est-ce que tu sens au milieu de toi comme un grand trou qui se creuse, comme quelque chose qui meurt?
-HEMON : Oui, Antigone.
-ANTIGONE, dans un souffle, après un temps. : Moi, je