Entretient avec philippe breton
« L’embrassement » du regard et la (re)découverte à distance »
À la fin des années quatre vingt dix, le développement d’internet et des logiciels font pénétrer le musée dans de nouvelles sphères, comme celle de la vie privée et du quotidien. Il est désormais possible pour les institutions muséales d’atteindre différemment leur public en leur offrant une nouvelle expérience à partir de lieux extérieurs comme le bureau, l’école et la bibliothèque municipale.
Il s’agissait à l’époque d’un des effets opérés grâce aux premiers sites web de musées et aux CD- ROM. Cette tendance consistant à approcher virtuellement le musée par le biais d’internet est toujours ancrée dans l’actualité, notamment par le biais de projets initiés par la société Google. Nous pouvons citer à titre d’exemple la visite de musées et la découverte de chef d’œuvres de la peinture rendu possible par la technologie de Google Earth. Ou plus récemment encore par le projet intitulé « Google art». Grâce à ces procédés, il est permis aux utilisateurs de zoomer sur des œuvres en haute définition, voire de déambuler dans les salles des musées présentés. L’ordinateur et la connexion internet sont donc des fenêtres ouvertes sur le monde des institutions muséales. Les utilisateurs deviennent des « visiteurs virtuels », capables de se téléporter dans un lieu. La récente apparition des Smartphones et de leurs applications ont permis cet « embrassement du regard » : autrement dit cette contemplation et cette accolade virtuelle avec les œuvres. Tout comme un site internet de musée, ces applications sont accessibles à n’importe quel utilisateur équipé dans le monde. Dans le cadre de notre recherche, nous avons téléchargé et analysé des applications iPhone muséales de différents musées internationaux. Mais les applications mobiles vont encore plus loin que les sites internet de musées car une fois téléchargées elles sont accessibles non plus seulement au domicile, à l’école, au bureau ou à la